Mostefa Ben Boulaïd, né le 5 février 1917, est un activiste algérien nationaliste. Décoré lors de la Seconde Guerre mondiale, il participe activement aux actions de plusieurs associations nationalistes. Il est d’ailleurs surtout connu pour avoir été un des fondateurs du Front de Libération National, et donc à l’origine de la Guerre d’Algérie (1954-1962) pendant laquelle il dirige la zone des Aurès, au Nord-Est du pays. Cependant, aujourd’hui, nous n’allons pas nous intéresser à sa vie, mais plutôt à sa mort, pour le moins originale.
Durant le mois de Mars 1956, un avion de ravitaillement Français transportant des provisions largue sa cargaison, des sacs de riz, à un campement français situé plus bas, dans la zone des Aurès.
Les deux premiers colis sont largués sans difficultés ; le troisième, cependant, s’accroche au train arrière de l’appareil, et le parachute se détache de l’appareil en pleine zone hostile, au-dessus du maquis des Aurès.
Officiellement, il ne s’agit que de rations qui ont été larguées, perdues, mais la réalité est bien plus sombre. Il s’agissait en réalité d’une radio de nouvelle génération qui procurerait un avantage tactique certain aux rebelles s’ils venaient à la trouver.
L’armée française dépêcha donc une patrouille pour récupérer la précieuse cargaison, et promit une forte récompense aux civils locaux s’ils parvenaient à la rapporter.
Mais ce fut sans succès, la radio était tombée aux mains des rebelles.
Du côté des rebelles, on ne peut que supposer ce qui s’est passé, mais il semblerait que la radio ait été examinée sous tous ses angles, et amenée à Ben Boulaïd. On suppose également qu’il était présent lors de sa mise en marche. Et lorsqu’elle fut connectée à l’électricité…
… L’intégralité de la pièce dans laquelle elle se trouvait fut pulvérisée par une explosion, ainsi que ses occupants, provoquant la mort du chef du maquis.
Voilà pourquoi l’armée française a seulement feint de vouloir la récupérer : il s’agissait en réalité d’un piège des plus ingénieux.
La radio, si alimentée par des piles, fonctionnait normalement.
En effet, mais si elle était branchée sur secteur, alors un détonateur, caché parmi les autres circuits imprimés, s’activait. Et ceux qu’il l’ont étudiée n’ont pas remarqué que la carcasse était faite d’une matière explosive, et que plusieurs câbles étaient remplis d’explosifs liquides.
L’armée française savait que Ben Boulaïd voudrait être présent lors de son activation, et donc qu’il périrait lors de l’explosion.
Après la mort de Ben Boulaïd, le maquis des Aurès se trouva désorganisé, ce qui fut une réelle victoire pour l’armée française.
Rédacteur : Ghost MARKSMAN – Les anecdotes de l’Histoire